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Élections présidentielles en Colombie: Gloria Orcué s'entretient avec PBI Suisse

Élections présidentielles en Colombie: Gloria Orcué s'entretient avec PBI Suisse

Du 30 mai au 1er juin 2022, Gloria Orcué de l'organisation Comisión Intereclesial de Justicia y Paz a effectué un speaking tour dans plusieurs pays européens avec Carlos Morales de l'organisation Cahucopana, à l'invitation de PBI. PBI Suisse s'est entretenue avec Gloria Orcué sur ses espoirs pour l'avenir du travail des défenseurs·euses des droits humains en Colombie dans le contexte des élections présidentielles actuelles.

Originaire de la région du Cauca en Colombie, Gloria Orcué s'engage pour les droits humains depuis l'âge de 19 ans. L'élément déclencheur de son engagement a été l'assassinat de son père, alors leader local, qui défendait les communautés paysannes et autochtones et leurs droits fonciers. Depuis près de 20 ans, cette activiste aujourd'hui âgée de 56 ans travaille pour la Comisión Intereclesial de Justicia y Paz (JyP). C'est la première fois que Gloria Orcué effectue un speaking tour en Europe pour son organisation, et ce en plein milieu des élections présidentielles en Colombie. PBI Suisse s'est entretenue avec elle du résultat du premier tour et de l'issue espérée. 

Premier tour: victoire du candidat de gauche Gustavo Petro

Le premier tour des élections présidentielles du 29 mai a été remporté par l'ancien guérillero et ancien maire de Bogotá Gustavo Petro de la Coalición Pacto Histórico. Mais comme il n'a pas obtenu la majorité absolue, un second tour aura lieu le 19 juin entre lui et Rodolfo Hernández, arrivé en deuxième position. Cet entrepreneur, qui a fait une reconversion politique, a été maire de Bucaramanga (2016-2019) et est le fondateur de la Liga de Gobernantes Anticorrupción (LIGA). 

Avec Gustavo Petro et la candidate à la vice-présidence Francia Márquez, Gloria Orcué voit une réelle chance de pouvoir entamer un dialogue et d'obtenir des avancées importantes dans le domaine des droits humains. Tous deux sont favorables à un gouvernement progressiste. En cas de victoire de Rodolfo Hernández, qui est entre-temps également décrit comme le Donald Trump colombien, elle craint une aggravation de la situation des droits humains. D'une part, il n'a guère d'expérience politique et d'autre part, il est soupçonné de corruption et de fraude électorale. 

Un engagement plus fort nécessaire

Mais même en cas de victoire de Gustavo Petro, Gloria Orcué relativise le fait que les problèmes qui perdurent depuis des décennies - comme les inégalités sociales, le niveau élevé de violence à l'encontre des défenseurs·euses des droits humains et des journalistes ou la lutte contre la drogue - ne peuvent pas être résolus en quatre ans. Des changements structurels et des réformes politiques sont nécessaires de toute urgence, ainsi que des adaptations dans le domaine de la sécurité, afin de parvenir à une amélioration décisive dans ces secteurs. Actuellement, la Colombie fait partie des pays les plus dangereux du monde pour les personnes militant en faveur des droits humains et de l'environnement. 

D'une manière ou d'une autre, Gloria Orcué est certaine que le résultat des élections présidentielles apportera de nouveaux défis pour le travail des défenseurs·euses des droits humains et provoquera une grande mobilisation sociale.

«Nous devons nous engager beaucoup plus politiquement, quel que soit le président élu. Soit nous ferons un travail de soutien à Petro, soit nous nous opposerons politiquement à Hernández».  - Gloria Orcué

On saura le 19 juin si Gustavo Petro remporte une victoire électorale historique ou si le riche populiste Rodolfo Hernández l'emporte. PBI est sur place et accompagne des organisations comme JyP qui sont particulièrement menacées dans le sillage des élections. 

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