Le 29 novembre 2017, les volontaires de PBI Colombie ont assisté à l’enterrement de Mario Castaño Bravo, assassiné sous les yeux de sa femme et ses enfants. Sa mort représente un coup dur pour les communautés d’Urabá, dans le Nord de la Colombie, et pour leur combat pour la récupération de leurs terres.
Les volontaires PBI présents à l'enterrement ont fait part de leurs condoléances à la famille. « Un moment lourd en émotion. Les gens portaient vraiment la douleur dans leurs cœurs et on se sentait comme impuissants face à la situation. » rapporte une volontaire. Mario Castaño Bravo est une figure emblématique de la lutte pour la restitution des terres collectives de la région d’Urabá. Il était un exemple à suivre qui restera gravé dans les mémoires. Un homme qui « savait semer des graines, même dans des sols durs ». Il faisait partie de l’organisation « Comunidades Construyendo Paz en los Territorios » (Conpaz) et du Conseil communautaire de La Larga Tumaradó. Vu sa position et les menaces qu’il recevait, Mario Castaño était au bénéfice de mesures de protection fournies par l’Unité de Protection Nationale, qui n'ont cependant pas empêché son assassinat.
Population prise entre deux feux
La région d’Urabá se situe à la frontière colombienne avec le Panama. Un paysage magnifique entaché de sang de par la violence endémique qui y règne. Malgré le début du processus de paix, les menaces et les attaques perdurent, notamment envers les défenseurs et défenseuses pour la restitution des territoires. La présence de différents groupes paramilitaires luttant pour le contrôle territorial est grandement responsable des conflits armés dont Urabá est le théâtre au détriment des communautés qui se trouvent pris entre deux feux. Pourtant, une loi stipule, depuis 1993, que le territoire d’Urabá est reconnu comme la propriété collective inaliénable des populations afro-descendantes. Malgré cela, les communautés ne possèdent que 3% de ces terres. Le reste a été vendu illégalement à des grands propriétaires ou est aux mains des paramilitaires.
Pas un cas isolé : assassinat de Hernán Bedoya le 8 décembre
Le meurtre de Mario Castaño n’est malheureusement pas un cas isolé. Quelques jours plus tard, le 8 décembre, Hernán Bedoya a été lui aussi assassiné. Il était un leader bien connu qui a fait campagne pour la récupération des terres à Pedeguita y Mancilla. Vu la gravité de la situation sécuritaire actuelle à Urabá, PBI a publié un communiqué le 12 décembre.