En 2024, au moins 324 défenseurs·euses des droits humains ont été assassiné·e·s dans 32 pays, selon le rapport Global Analysis 2024/25. La Colombie, le Mexique et le Guatemala, où PBI accompagne des défenseurs·euses au quotidien, figurent en tête de ce triste classement. La majorité des victimes s’engageaient pour la protection de la terre, de l’environnement et les droits des peuples autochtones, dans un contexte de violence croissante, d’impunité et de restrictions de l’espace civique.
L'organisation Front Line Defenders, basée à Dublin, a publié son rapport annuel Global Analysis 2024/25, un document de 124 pages qui analyse l’état actuel des violations des droits humains ainsi que des risques encourus par les personnes défenseuses des droits humains dans le monde.
Le rapport documente qu’au moins 324 défenseurs·euses des droits humains de 32 pays différents ont été tué·e·s en 2024 dans une tentative de les réduire au silence et de stopper leur travail. Il précise également qu’au moment de la publication, le HRD Memorial poursuivait ses recherches et vérifications sur les meurtres supplémentaires de 77 défenseurs·euses.
Parmi les défenseurs·euses des droits humains tués·es, au moins 230 se trouvaient dans des pays où PBI est activement présent : Colombie (157), Mexique (32), Guatemala (29), Honduras (5), Nicaragua (4) et Indonésie (3).
Parmi les principaux constats du rapport :
- Les cinq pays les plus meurtriers pour les défenseurs·euses sont : Colombie (157 défenseurs·euses tués·es), Mexique (32), Guatemala (29), Palestine (22) et Brésil (15).
- 20,4% des défenseurs·euses tués·es se battaient pour le droit à la terre, notamment au Brésil, en Colombie, au Guatemala, au Mexique, au Pérou et aux Philippines.
- 17,9% œuvraient pour les droits des peuples autochtones, principalement au Brésil, en Colombie, en Équateur, au Guatemala, au Mexique, au Nicaragua, au Pérou et au Venezuela.
- En Amérique, 32,5% des violations rapportées étaient des menaces de mort – le taux le plus élevé au niveau mondial.
- La violation des droits humains la plus ciblée en Amérique était le droit des peuples autochtones, représentant 23% de toutes les violations – le nombre le plus élevé rapporté parmi toutes les régions.
- Les contextes marqués par des dynamiques complexes impliquant des acteurs étatiques et non étatiques, ainsi que le crime organisé, rendent l'environnement pour les personnes défenseuses extrêmement dangereux dans plusieurs pays, notamment le Brésil, la Colombie, le Honduras, l'Équateur, le Mexique, le Guatemala et le Pérou.
- Au Guatemala, au moins 29 personnes défenseuses ont été tuées en 2024, le plus grand nombre de meurtres jamais enregistré par UDEFEGUA. Parmi ces victimes, 21 s’engageaient pour la protection de la terre, de l'environnement et des droits des peuples autochtones.
- Le HRD Memorial a pu confirmer que 59 personnes défenseuses ont été tuées en raison de leur opposition à des intérêts commerciaux ou d'entreprises. Ce chiffre comprend le défenseur environnemental hondurien Juan Lopez.
- Les défis de documentation incluent, entre autres, les conflits armés, les meurtres dans des zones éloignées non signalés, la surveillance de masse, la censure, le traumatisme au sein des communautés en raison de la violence, la suppression des financements, les restrictions à la liberté d'expression - y compris la suppression calculée de l'information par des groupes d'intérêts étatiques et non étatiques- et la fermeture de l'espace civique.
Plus d'informations:
- Le rapport complet de Front Line Defenders Global Analysis 2024/25 peut être consulté ici. Le rapport souligne que le HRD Memorial a pu compter sur le soutien précieux de nombreuses organisations, dont PBI Honduras, pour vérifier et compléter ses données.
- Honduras: L'activiste environnemental Juan López assassiné, PBI Suisse, 17.09.2024