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Conseil des droits de l'homme: toujours moins d'espace pour la société civile

Conseil des droits de l'homme: toujours moins d'espace pour la société civile

Fin janvier, PBI a co-signé une lettre adressée au nouveau président du Conseil des droits de l'homme afin de demander que la place de la société civile au Conseil soit respectée et protégée suite à différentes limitations mises en place. Cette lettre a aussi été l’opportunité pour rappeler l’importance de la société civile dans le travail du Conseil, notamment par rapport à son rôle préventif face aux violations des droits humains.

Un espace qui se rétrécit pour la société civile

Le 25 janvier, PBI ainsi que 37 autres organisations de la société civile ont adressé une lettre conjointe au nouveau président du Conseil des droits de l’homme (CDH) pour cette année, l'Ambassadeur argentin Federico Villegas. 

À cette occasion, plusieurs organisations de la société civile ont voulu lui faire part de leurs inquiétudes quant à la place leur étant accordée dans le travail du CDH. Depuis 2019, les limitations financières accompagnées des restrictions sanitaires ont poussé le CDH à mettre en place de nouvelles mesures pour améliorer les différentes sessions. Plusieurs changements ont toutefois impacté négativement la participation de la société civile: suppression des débats généraux pour la session de juin, débats qui constituent la seule occasion pour les États et les ONG d'aborder des situations dans des pays qui ne figurent pas à l'ordre du jour du Conseil mais qui devraient l'être; limitation du nombre d'interventions des ONG durant les débats généraux des sessions de mars et septembre; et durée des interventions réduites également de 120 secondes à 90 lors des débats interactifs.

Cas de représailles et d'intimidations

En décembre dernier, plusieurs organisations avaient déjà fait part de leurs inquiétudes à l’ancienne présidente, Ambassadrice Nazhat Shameem Khan. Une lettre lui étant adressée, co-signée par PBI, dénonçait les restrictions de la participation de la société civile. De plus, une déclaration, lue par le ISHR, signalait des cas de représailles et d’intimidations contre des personnes ayant participé à des sessions du CDH et demandait notamment un suivi des différentes plaintes.

Dans leur lettre du 25 janvier, les organisations de la société civile soulignent l’importance qu’ont les ONG dans le suivi et la communication sur les violations des droits humains. Elle rappelle qu’un des rôles du Conseil reste la prévention de ces violations et que ce travail ne peut se faire qu’à l’aide des informations venant de la société civile quant aux différentes situations à risque.

Une pandémie au double impact 

Depuis le début de la pandémie, la participation à distance a permis à plusieurs acteurs et actrices de la société civile de partager des informations durant les discussions, non seulement des sessions régulières mais aussi lors des sessions spéciales par exemple. La société civile salue ces outils qui permettent au CDH d’être plus inclusif et accessible et demande au président de maintenir la possibilité pour la société civile d’intervenir en ligne lorsque celle-ci ne peut pas se déplacer à Genève. Toutefois, comme le souligne notre coordinatrice de plaidoyer Kim-Mai Vu, les réunions en ligne ont également considérablement compliqué le processus technique et administratif pour soumettre une déclaration.

La prochaine session du Conseil des droits de l'homme prendra place du 28 février au 1er avril 2022.

Appel lancé par la société civile

En collaboration avec les autres membres du groupe ONG-LAC, PBI a adressé une vidéo à l'ambassadeur argentin Federico Villegas, nouveau président du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, pour lui demander de promouvoir la participation de la société civile au sein du Conseil.

Visionnez la vidéo ci-dessous (en espagnol)