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Des luttes communautaires aux victoires judiciaires contre les violences sexuelles

Des luttes communautaires aux victoires judiciaires contre les violences sexuelles

Dans le comté de Kilifi, au Kenya, Patricia Loko Mutua incarne la résilience. Elle a joué un rôle clé dans l’obtention, en 2024, d’une condamnation historique à dix ans de prison dans une affaire de violences sexuelles prolongées sur une fillette de 12 ans. Dans un pays où l’impunité pour les violences sexuelles demeure généralisée, cette peine représente une victoire rare et marquante – créant un précédent judiciaire, un espoir et un nouvel élan pour la justice de genre.

De survivante à actrice du changement

Survivante elle-même, Patricia transforme son expérience en activisme communautaire, soutenant les femmes et les filles, promouvant des moyens de subsistance durables et remettant en question les normes de genre néfastes. Elle a veillé à ce que la survivante de cette affaire bénéficie d’un accompagnement psychologique, d’un abri sûr et d’une protection contre l’exposition médiatique, tout en guidant personnellement la famille dans le parcours judiciaire. 

Son travail, à la fois courageux et à haut risque, l’a conduite à mettre en place une stratégie de sécurité pour éviter les représailles. Grâce à son engagement auprès de différents groupes, elle a contribué à sauver de nombreuses femmes de la violence sexuelle et des mariages précoces.

Un réseau de solidarité et de renforcement

Patricia est membre du réseau Women Human Rights Defenders (WHRDs) Toolkit Organizers de PBI Kenya. Lancé en 2016, ce réseau vise à connecter et renforcer les défenseurs·euses des droits des femmes. Ces DDH communautaires mènent depuis longtemps un travail essentiel pour combattre les violences faites aux femmes et aux filles, mais ils et elles étaient souvent isolé·e·s, exposé·e·s à des attaques, sous-financé·e·s et insuffisamment soutenu·e·s.

Le réseau a créé un espace de confiance favorisant la solidarité, l’apprentissage entre pairs et l’action collective – permettant aux défenseurs·euses de partager leurs stratégies, de mettre en place des systèmes de soutien communautaires, de renforcer leurs capacités, de gérer les risques sécuritaires, de documenter les menaces et de chercher réparation pour les violations subies.

Une dynamique de changement à la base

Ce qui avait commencé avec quinze femmes à Nairobi s’est désormais étendu au comté de Kilifi et au-delà, donnant naissance à un mouvement puissant de formateurs·rices et de leaders communautaires qui impulsent le changement depuis la base. Grâce à ce réseau, des défenseurs·euses comme Patricia ont gagné en contacts, en compétences, en crédibilité et en soutien collectif. 

PBI soutient les défenseurs·euses des droits des femmes à travers le monde, qui, comme Patricia, contribuent à des transformations réelles dans leurs communautés et obtiennent des avancées judiciaires majeures en faveur de la justice de genre et des droits des femmes.

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