La coordinatrice de plaidoyer auprès des institutions internationales et les stagiaires de PBI Suisse étaient présentes lors de la 31ème session du mécanisme de l’EPU du Conseil des droits de l’Homme à Genève. C’est au sein de l’impressionnante salle des droits de l’Homme et de l’Alliance des Civilisations du Palais des Nations qu'elles ont suivi les recommandations des États membres, dont fait partie la Suisse, et les réactions de la délégation mexicaine.
Après les examens de 2009 et 2013, la situation des droits humains au Mexique a été examinée pour une troisième fois par les États membres de l’ONU. Chaque État avait, alors, exactement 70 secondes pour faire part de ses recommandations au Mexique, cela, en vue d’y améliorer la situation des droits humains.
La Suisse s’est dite préoccupée par la situation précaire des défenseurs des droits humains ainsi que celle des journalistes. Elle a donc recommandé que des ressources financières et humaines suffisantes soient mises à disposition du mécanisme national de protection des défenseurs des droits humains et des journalistes. Dans sa déclaration, la Suisse a également exigé l’adoption d’une loi générale sur les disparitions forcées. De plus, elle a recommandé au Mexique de garantir l’indépendance du système judicaire au sein de sa législation et de permettre aux juges d’exercer leurs fonctions sans ingérence, ni pression.
Les représentants du gouvernement mexicain ont, pour leur part, commenté les recommandations des États membres sur le système carcéral, la nouvelle loi sur la sécurité intérieure, la loi sur les sacrifices et les questions relatives aux disparitions forcées. Le cas de 43 étudiants kidnappés à Ayotzinapa en 2014 a également été brièvement abordé. Les enquêtes qui y sont liées battent leur plein et plus de 100 personnes responsables sont déjà poursuivies. Finalement, le Mexique a exprimé sa gratitude envers les Etats pour leur participation et leurs recommandations. Le gouvernement est ouvert à toutes les recommandations et les traitera avec le plus grand sérieux.
Mais quelle priorité le gouvernement mexicain accorde-t-il à ces recommandations? Va-t-il réellement les mettre en œuvre ? Les recommandations avisées des autres États membres contribuent-elles vraiment à améliorer la situation des droits humains au Mexique ? Nombreuses sont les questions qui nous sous sommes posées après trois heures d’une session intense. Tant que les droits humains ne seront pas sérieusement respectés au Mexique et que les défenseurs des droits humains, les journalistes et les peuples autochtones ne pourront pas vivre en sécurité, PBI continuera à veiller sur eux sur le terrain.
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