Le 31 janvier 2024, un tribunal a statué en faveur du journaliste maya Q'eqchi’ et défenseur des droits humains Carlos Choc ainsi que de trois pêcheurs, mettant ainsi fin aux poursuites pénales.
Cette décision du tribunal guatémaltèque dans l'affaire de la mine de nickel de Solway représente un espoir de changement, bien que la longueur de la procédure souligne toujours la menace pesant sur les journalistes et la liberté d'expression au Guatemala. Le président Arévalo, qui vient de prendre ses fonctions et s'est explicitement prononcé en faveur de la liberté de la presse et d'expression, pourrait jouer un rôle essentiel dans le renforcement de la démocratie dans le pays.
La criminalisation entrave la liberté de la presse
Le journalisme local est crucial pour la liberté d'expression. Le cas de Carlos Choc démontre comment des journalistes et des défenseurs·euses des droits humains sont délibérément accusé·e·s afin de réduire au silence. Souvent, les procédures judiciaires s'éternisent et nécessitent beaucoup de temps et d'argent de la part des accusés. Pour Santiago Bastos, fondateur du journal local Prensa Comunitaria, il est clair qu'il s'agit d'une tentative visant à «priver les personnes concernées de leurs droits politiques et de les empêcher d'agir librement».
Un espoir pour le journalisme local?
La fausse accusation a eu de grandes répercussions sur la vie de Carlos Choc - temps, argent et dommages à sa réputation - pour lesquelles il ne recevra aucune compensation. Il a pourtant persévéré dans la défense de ses droits et de la liberté de la presse au Guatemala. Le verdict établit un précédent pour tous les autres journalistes confrontés quotidiennement à une répression de leur liberté d'expression, leur offrant l'espoir de pouvoir exercer leur métier sans crainte de représailles de l’État.
Certains interprètent également ce jugement comme le signe d’un changement de cap, amorcé par l'arrivée au pouvoir du président Bernardo Arévalo. «La liberté d'expression est un pilier de toute démocratie», a-t-il déclaré lors d'une rencontre avec l'Association interaméricaine de la presse, assurant que «sous notre gouvernement, personne ne sera poursuivi pour ses opinions». Il reste à voir ce qu'il pourra concrétiser dans un pays gangrené par la corruption et où de nombreux autres journalistes attendent des procès équitables.
Plus d’informations:
- Acércate: Discusión con Carlos Choc sobre la situación de personas comunicadoras comunitarias y la libertad de expresión, 08.02.2024 à 17:00
- Criminalisation de Carlos Choc: les rapporteurs spéciaux de l’ONU demandent un réexamen des accusations, PBI Suisse, 25.01.2024
- Guatemala: engagez-vous pour la liberté de la presse, PBI Suisse, 25.05.2023