L'indépendance et le libre accès aux Archives historiques de la Police nationale du Guatemala (AHPN) sont menacés. Le ministère de l'Intérieur tente de prendre le contrôle des archives de la police et de rendre ainsi l'accès à l'information plus difficile.
Lors d'une conférence de presse le 27 mai, le ministre de l'Intérieur, Enrique Degenhart, a clairement indiqué avoir l'intention que le ministère de l'Intérieur prenne le contrôle des archives de la police. Le fait que Degenhart fasse ces déclarations à ce moment précis ne peut être une coïncidence : l'accord qui place les archives de la police sous l'autorité du ministère de la Culture et du Sport est échu fin mai et doit être renouvelé. Cet accord semble aujourd'hui en danger.
Les archives contiennent des témoignages de violations graves des droits humains
Edison Lanza, rapporteur de la Commission interaméricaine des droits de l'homme sur la liberté d'expression, a répondu sur Twitter aux déclarations faites par le ministre de l'Intérieur : "Les archives contiennent des preuves de violations graves des droits humains commises, par exemple, par la police nationale guatémaltèque. Elles doivent être accessibles au grand public et échapper au contrôle des autorités impliquées dans ces violations.
Les archives de la police jouent un rôle central dans les tentatives du Guatemala de régler ce passé sanglant. Grâce aux informations archivées, de nombreuses personnes responsables de crimes graves ont déjà été traduites en justice, dont un grand nombre de hauts gradés de la police et de l'armée, notamment dans le cas emblématique Molina Theissen. PBI a accompagné les employés des archives de la police jusqu'en 2016 parce qu'ils ont été exposés à plusieurs reprises à des menaces.
La Suisse coopère également étroitement avec les archives de la police : Avec le soutien financier de la DDC, l'institut de recherche suisse swisspeace aide la police à archiver et à numériser les informations qu'elle collecte.
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