Le 26 février 2016, Esteelmer Francisco Reyes Girón et Heriberto Valdez Asij, deux anciens militaires, ont été condamnés par un tribunal guatémaltèque pour crimes contre l’humanité. Un jugement historique!
En 1982, en pleine guerre civile, l’armée envahit des villages à la frontière entre les départements d’Izabal et d’Alta Verapaz. Prétextant une révolte, l’armée arrête et assassine les hommes, engagés pour la légalisation de leur territoire. Leurs femmes tombent sous le pouvoir de l’armée et elles deviennent des esclaves dans le camp militaire de Sepur Zarco. Pendant six années, leur quotidien est fait de violence sexuelle et de viols à répétition.
Un jugement historique
Depuis 2011, un groupe de femmes de l’ethnie Maya Quechi se bat pour que les crimes commis à Sepur Zarco pendant la guerre civile soient condamnés. Elles sont soutenues dans leur combat par des organisations locales comme « Mujeres Transformando el Mundo » (MTM). Dans ce combat pour la justice, les femmes de Sepur Zarco et leurs avocats ont été agressés à de nombreuses reprises et leur travail disqualifié en raison de leur sexe.
Pourtant, le 26 février 2016, un tribunal national a condamné le lieutenant-colonel Francisco Reyes Girón et le commissaire militaire Heriberto Valdez Asij pour crimes contre l’humanité. Les peines de prison s’élèvent, respectivement, à 120 ans pour le premier et 340 ans pour le second. Il s’agit d’un jugement historique car, pour la première fois, l’esclavage sexuel commis lors d’une guerre civile est condamné par un tribunal national. Les 2 et 4 mars, les discussions reprennent pour négocier les réparations pour les victimes. C’est à ce moment-là que sera également publiée la décision complète et motivée du tribunal.
Plus d'informations: