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Honduras: critique du mécanisme national de protection des défenseurs·euses

Honduras: critique du mécanisme national de protection des défenseurs·euses

Les syndicat·e·s et les représentant·e·s de la société civile se sont retirés du Conseil national hondurien pour la protection des personnes défenseuses des droits humains le 20 juillet. Cet événement intervient alors qu’ils critiquaient depuis de nombreuses années les progrès de son système de protection des défenseurs·euses. La communauté internationale souligne toutefois l'importance du dialogue et de la coopération.

Les syndicat·e·s et les représentant·e·s de la société civile se sont retiré·e·s du Conseil national pour la protection des personnes défenseuses des droits humains, après avoir écrit une lettre publique dans laquelle ils·elles dénonçaient l'évolution de ce dernier. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) et le Commissariat national aux droits humains (CONADEH) ont souligné que la participation de la société civile était essentielle et ont appelé au dialogue. Le Secrétariat aux droits humains a répondu aux critiques en soulignant les avancées réalisées dans la reconstruction et le renforcement du mécanisme de protection.

Le gouvernement hondurien avait créé le mécanisme national de protection en 2015, en réponse aux recommandations formulées lors du deuxième examen périodique universel (EPU) du Conseil des droits de l'homme des Nations unies. Depuis, le Conseil national de protection - composé de 15 organisations civiles et institutions nationales - a pour mission d’émettre des recommandations et d’assurer le suivi ainsi que l'évaluation du mécanisme national de protection des défenseurs·euses des droits humains. Selon les derniers chiffres provenant du Secrétariat aux droits humains, 487 demandes de protection de militant·e·s, journalistes, porte-paroles des communautés et fonctionnaires de la justice ont été approuvées, sur un total de 707 requêtes. Lors du dernier EPU de 2020, plusieurs États, dont la Suisse, ont souligné l'importance du maintien de ce système de protection. Afin de garantir son efficacité, ils ont demandé des fonds supplémentaires ainsi que l'implication de la société civile dans les prises de décision.

Les faiblesses du mécanisme national de protection

Ces dernières années, les bénéficiaires des mesures de protection ont critiqué à plusieurs reprises un même élément: l'absence d'analyse contextuelle, qui aurait certainement pu éviter les violations des droits humains commises par la police, puisque les mesures de protection n’ont été exécutées que dans un quart des cas. Enfin, le "Manuel pour la mise en œuvre d’approches spécifiques en matière de genre pour la protection des défenseurs·euses des droits humains", récemment adopté, n'a pas non plus été mis en œuvre jusqu'à présent.

Source: PBI Honduras