Le défeuseur de l'environnement Juan López, qui s'est engagé pendant des années pour la protection de l'environnement au Honduras, a été assassiné ce week-end. Avec de nombreux autres activistes, il résistait contre une entreprise minière. Les répressions violentes constantes – dont cet événement tragique – illustrent à quel point les défenseurs·euses de l'environnement sont en danger au Honduras.
Samedi dernier, Juan López, 46 ans, a été abattu par des inconnus à moto alors qu'il sortait d'une église. Quelques jours auparavant, il avait demandé la démission du maire de Tocoa, accusé de liens avec le trafic de drogue.
López avait reçu à plusieurs reprises des menaces en raison de son engagement pour sa communauté. «Chaque fois que l'on quitte sa maison, on se demande ce qui peut arriver et si l'on pourra revenir», avait-il confié en 2021 lors d'une interview avec l'agence de presse AFP.
«Chaque fois que l'on quitte sa maison, on se demande ce qui peut arriver et si l'on pourra revenir»
Il menait une opposition active contre un mégaprojet à Tocoa, approuvé par l'ancien président et trafiquant de drogue condamné Hernández. Ce projet comprend des mines d'oxyde de fer, une usine de production de pellets et une centrale thermique. Il menace la nature locale, notamment les rivières Guapinol et San Pedro, qui constituent une ressource vitale pour les populations locales.
López dirigeait le Comité municipal pour la défense des biens communs et publics (CMDBCP) et était membre actif du parti de gauche Libre. Depuis les dernières élections, il siégeait également en tant que conseiller municipal de Tocoa.
Avec l'assassinat de López, le CMDBCP a perdu son quatrième membre depuis 2023. La présidente du Honduras, Xiomara Castro, a condamné cet acte et ordonné une enquête. Le Honduras est l'un des pays les plus dangereux au monde pour les activistes environnementaux, selon l'organisation britannique Global Witness. L'année dernière, 18 meurtres de défenseurs·euses de l'environnement y ont été enregistrés.
PBI est actif au Honduras depuis plusieurs années et soutient également les défenseurs·euses de l'environnement de Guapinol. Plus de 30 activistes ont été arrêtés de manière injustifiée au fil des ans. Certains ont été libérés, mais huit d'entre eux ont passé plus de deux ans en détention provisoire. PBI s'est particulièrement investi pour obtenir leur libération.
Nos pensées les plus sincères vont à la famille et aux amis de Juan López, ainsi qu'aux membres du CMDBCP. Nous demandons justice et continuerons à défendre la sécurité des défenseurs·euses des droits humains actifs au Honduras.
© Source: PBI Allemagne
Plus d’informations:
- Honduras: Le Courrier consacre un article à deux défenseuses de l'environnement, PBI Suisse, 28.11.2024
- Bilan de la Women Human Rights Defenders Advocacy Week, PBI Suisse, 15.10.2024
- Cinq défenseuses des droits humains et environnementaux soutenues par PBI en visite à Genève, PBI Suisse, 05.09.2024
- Facing PEACE: résistance des peuples autochtones contre les mégaprojets au Mexique et au Honduras, PBI Suisse, 18.09.2023