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Honduras : les journalistes chaque fois plus sous pression

Honduras : les journalistes chaque fois plus sous pression

Au Honduras, les journalistes sont soumis∙es à une pression croissante en raison des mesures prises pour lutter contre la pandémie du Covid-19. Les expert∙e∙s de la Commission interaméricaine des droits de l'homme soulignent que le droit de rechercher et de diffuser des informations doit être respecté, en particulier en temps de crise.

La situation des journalistes et des reporters locaux∙les au Honduras se détériore avec l'état d'urgence que le gouvernement a déclaré en raison de la pandémie. Dina Meza, journaliste et défenseuse des droits humains accompagnée par PBI, raconte : « Les journalistes indépendant∙e∙s, en particulier, n'ont même pas les moyens d'acheter un masque. Comme ils∙elles sont actuellement incapables de générer des revenus, certain∙e∙s d'entre eux∙elles meurent littéralement de faim. »

Le nouveau code pénal suscite des inquiétudes

La situation des journalistes pourrait encore s'aggraver avec l'entrée en vigueur du nouveau code pénal le 25 juin 2020. Les organisations internationales font notamment référence à l'article 19, qui « criminalise la pratique du journalisme et restreint le droit à l'information et la liberté d'expression. » Selon Human Rights Watch, de nombreux crimes ne sont définis que très vaguement. Par exemple, aucune distinction claire n'est faite entre les manifestations légitimes et les rassemblements illégaux. L'incertitude juridique et le manque général de clarté restent donc conséquents.

Le travail journalistique est central

L'accès à l'information publique est limité au Honduras et est contrôlé par les chaînes de radio et de télévision nationales. Dina Meza demande que les journalistes indépendant∙e∙s et les reporters locaux∙les reçoivent du matériel de protection afin de pouvoir travailler pendant la crise du Covid-19, car ce sont ces derniers∙ères qui informent la population. Les expert∙e∙s de la Commission interaméricaine des droits de l'homme soulignent que, surtout en temps de crise, les États doivent respecter le principe de proportionnalité afin d'assurer le droit à la vie et à la santé. Il doit être possible de documenter les abus de pouvoir et les violations des droits humains. Il est donc essentiel d'assurer le bien-être physique, émotionnel et juridique des journalistes et des reporters locaux∙les, car, comme le souligne Dina Meza:

« La santé humaine ne dépend pas seulement de l'accès au système de santé, mais aussi de l'accès à des informations précises. »

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