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Kenya: les défenseurs·euses s'engagent pour des élections libres, équitables et pacifiques

Kenya: les défenseurs·euses s'engagent pour des élections libres, équitables et pacifiques

Le 15 août, William Ruto a été élu comme nouveau président du Kenya. Le perdant, Raila Odinga, entend toutefois contester le résultat. Avant le scrutin, PBI Kenya s'est engagé pour la protection des défenseurs·euses des droits humains en organisant notamment des ateliers sur la sécurité.

Le 15 août, William Ruto a été déclaré vainqueur des élections présidentielles avec une très courte majorité de 50,49%. Le candidat perdant de l'opposition, Raila Odinga, a maintenant déposé un recours contre ce résultat auprès de la Cour suprême kényane. Si cette dernière donne raison à Odinga, l'élection présidentielle devra être répétée. Les élections de cette année au Kenya se sont déroulées de manière relativement pacifique. Des tensions et des protestations notables ont brièvement eu lieu lors de la proclamation des résultats. 

Ateliers de renforcement pour les défenseurs·euses des droits humains

Le travail des organisations kenyanes défendant les droits humains et la paix a contribué à ce que l'ampleur de la violence des élections de 2007, qui ont fait plus d’un millier de morts, ne se reproduise pas jusqu'à présent.

Cependant, le paysage électoral kenyan est toujours marqué par l'intimidation et le manque de transparence, et les défenseurs·euses des droits humains sont exposé·e·s aux menaces et à la violence. Lors des dernières élections de 2017, Human Rights Watch a documenté que plus de 100 partisan·e·s de l'opposition avaient été tué·e·s illégalement par la police et des groupes armés liés au gouvernement. Des journalistes et des défenseurs·euses des droits humains ont également été exclu·e·s de la campagne électorale et accusé·e·s d'avoir influencé le résultat des élections.

Dans ce contexte, le travail des défenseurs·euses des droits humains et des organisations sociales est d'autant plus important pour contenir au mieux les violences liées aux élections actuelles. Au cours des dernières semaines, PBI Kenya a collaboré avec plusieurs organisations sociales à Mombasa, dans le comté de Kilifi et à Ruaraka, ainsi qu'avec des communautés à Kibera, Mathare, Kawangware, Langata et Mukuru. Lors d'ateliers sur le thème de la sécurité, PBI a élaboré, en collaboration avec des défenseurs·euses des droits humains, des plans de sécurité et de protection, des stratégies de réponse à la violence,  la mise en place de zones pacifiques ainsi que des mesures de relations et de confiance. 

Les autorités kenyanes sous le feu des critiques

Plusieurs organisations de défense des droits humains, y compris la Commission kényane des droits humains, ont critiqué, avant les élections, l'usage excessif de la force par les autorités lors des manifestations pour réprimer les opinions divergentes au gouvernement. Les atteintes à la liberté d'expression s'étendent également aux journalistes; par exemple deux d'entre eux·elles ont été agressé·e·s alors qu'ils·elles couvraient un événement au siège du parti de Raila Odinga en mars 2022. Une semaine avant les élections, Human Rights Watch a également averti qu'il existait un risque accru de violences policières autour des élections, dû aux antécédents de violence électorales dans le pays, y compris l'usage excessif et illégal de la force par la police, avec peu, voire pas, de policiers·ères tenu·e·s de rendre des comptes pour leurs abus. Les organisations partenaires de PBI travaillent depuis plusieurs années à l'amélioration des relations entre la police et le public.

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