Du 16 au 22 février, Florence Mwikali et Virry Schaafsma de PBI Kenya ont pris part à un speaking tour en Suisse afin de participer à la pré-session de l'Examen Périodique Universel (EPU) pour faire pression sur le gouvernement kényan en matière de droits humains. Elles ont abordé la question des violences faites aux femmes au Kenya et les défis rencontrés par les activistes sur le terrain.
Un combat contre les violences faites aux femmes
Au Kenya, la situation des femmes est souvent très précaire dans les quartiers informels: difficultés financières pour se procurer des produits d'hygiène féminine, accès limité aux moyens de contraception, manque d'informations sur la sexualité et les droits des femmes, mariages d'enfants, grossesses adolescentes et, dans certains cas, mutilations génitales. Elles subissent fréquemment des violences domestiques, exacerbées par leur dépendance financière et une promiscuité constante, la famille cohabitant souvent dans une seule pièce.
La hausse des cas de violence domestique, particulièrement marquée pendant la pandémie, a révélé l’ampleur du problème et relancé la lutte contre les violences sexuelles. Pourtant, selon Florence Mwikali, il arrive encore souvent que la police rejette la faute sur la victime lors d’une dénonciation de viol ou que le jugement ne soit finalement pas exécuté.
Important travail de plaidoyer en Suisse
Ce speaking tour était centré sur le 4e cycle de l'Examen périodique universel (EPU) du Kenya. En tant que membre actif de la coalition ayant rédigé les rapports de l'EPU, PBI Kenya a mené un plaidoyer intensif pour encourager des engagements plus forts en matière de droits humains et ces échanges contribueront à la formulation de recommandations adressées au gouvernement kenyan. Pour mener nos activités de plaidoyer, PBI a participé au sein d’une large délégation d’une trentaine de défenseur·euses des droits humains kényan·ne·s, contribuant ainsi à renforcer la coordination et l’impact collectif.
Au cours de ce speaking tour, PBI Kenya a participé à un atelier sur l'EPU afin d'approfondir son engagement avec le processus de révision et a présenté des recommandations clés lors de la pré-session officielle de l'EPU. Nous avons également mené des réunions stratégiques avec les missions permanentes de la Norvège, de la Belgique, des États-Unis et de la République tchèque, ainsi qu’avec les États membres de l'UE, afin de plaider en faveur de la liberté de réunion, de la protection des défenseurs·euses des droits humains et des droits des femmes.
Un moment clé du voyage a été la rencontre avec le Groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées, où PBI Kenya a assuré un suivi des affaires en cours et réaffirmé son engagement visant à obtenir justice pour les victimes.
Enfin, PBI Kenya a animé une conférence aux étudiant·e·s de l'Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) de Genève. Cet échange a permis d’examiner le paysage des droits humains au Kenya, les défis rencontrés par les activistes et le rôle crucial des mécanismes internationaux comme l’EPU dans la responsabilisation des États. La discussion interactive a favorisé le dialogue sur la solidarité mondiale, les stratégies de protection et l'importance du plaidoyer international dans le travail sur les droits humains.