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Kenya : Un projet développé pour les femmes activistes

Kenya : Un projet développé pour les femmes activistes

Depuis deux ans, PBI Kenya développe un projet spécifiquement pour les femmes défenseuses des droits humains et les défis qu’elles doivent relever. Résultat : une « boîte à outils », soit un ensemble d’informations, de connaissances et de ressources disponibles sur un site web afin d’aider au travail et à la sécurité de ces femmes. Actuellement, le projet est en phase de diffusion via des femmes multiplicatrices.

Lancé officiellement en novembre 2016, ce « toolkit » consiste littéralement en une boîte à outil pour les femmes défenseuses des droits humains. Il a été développé par PBI Kenya à l’attention des femmes activistes au Kenya, plus particulièrement dans les bidonvilles de Nairobi. En effet, les femmes défenseuses au Kenya font face à des menaces particulières liées à leur genre : entre autres, des attaques d’ordre sexuel et des actes de discrimination. Ce projet a donc pour but de les doter d’outils leur permettant d’affronter ces menaces.

Un projet réalisé par et pour les femmes activistes

Durant la première phase du projet, entre 2015 et 2016, des défenseurs des droits humains – des femmes bien sûr mais également des hommes – des bidonvilles de Mathare, Kibera et Mukuru ont participé à des discussions en groupe et à des ateliers avec PBI Kenya afin de développer un outil spécifiquement adapté aux femmes. Les participants ont fortement apprécié le fait d’être impliqués dans l’élaboration de l’outil, mentionnant qu’ils souffraient beaucoup d’une absence de contacts avec la communauté internationale et du manque de connaissances sur les ressources et soutien disponibles pour eux.

La boîte à outils ainsi développée est en réalité un site internet où l’on retrouve un certain nombre d’informations et d’outils utiles pour les femmes défenseuses. D’une part, des informations d’ordre légal, par exemple les conventions internationales et nationales qui protègent les femmes défenseuses des droits humains. D’autre part, on y trouve la possibilité de documenter les violences et autres délits, afin de pouvoir demander justice, mais aussi pour que les victimes puissent s’entraider et trouver des solutions pour empêcher que ces attaques se reproduisent.

Une seconde phase : multiplier les savoirs

Au cours de la seconde phase du projet, actuellement en cours, quinze femmes activistes des bidonvilles de Nairobi ont été sélectionnées comme représentantes et chargées de développer et de diffuser cet outil internet au sein de leurs propres réseaux. Ces quinze femmes sont bien établies en tant qu’activistes pour les droits des femmes et des enfants dans leurs communautés. Elles vont ainsi agir pendant un an dans ce rôle de multiplicatrices des savoirs en recevant une formation sur des thèmes en lien avec les menaces et difficultés rencontrées dans leur travail d’activisme quotidien afin de pouvoir, par la suite, partager cette même connaissance aux autres femmes défenseuses.

« Les choses sont lentement en train de changer. Des femmes se présentent aux élections, certaines ont des postes de pouvoir. Avant, les voix des femmes n’étaient pas entendues. Je suis une défenseuse des droits humains, c’est ma passion. Avec ce nouvel outil, nous pouvons aller loin en combinant nos idées et nos forces. »

Tels sont les mots de l’une des quinze représentantes, Kate Wangui, revient sur son expérience en tant que défenseuse des droits humains. Elle a été élevée par un père violent et plusieurs de ses amies ont subies des violences sexuelles. Etant mère célibataire, Kate a décidé qu’elle ne voulait pas que sa fille soit élevée dans ce contexte. Elle milite aujourd’hui pour le droit des femmes et des enfants et s’est engagée avec PBI Kenya dans ce projet de boîte à outils, afin de diffuser l’information et soutenir les autres femmes activistes.