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Kenya : une élection sous haute tension

Kenya : une élection sous haute tension

Mardi 8 août, le Kenya vivra une nouvelle journée d’élections : poste présidentiel, renouvellement du Parlement, des gouverneurs de province et de représentants locaux. Mais le spectre des violences électorales de 2007 continue de planer et le pays oscille entre tensions et espoirs que cette année tout se déroule bien.

Des élections libres et justes, voilà ce que tous les Kenyans attendent. Mais pas seulement, car le pays occupe une place prépondérante sur l’échiquier africain, en termes politique et économique. Le reste des pays africains, en particulier de l’ouest, ainsi que le monde occidental, ont donc tous les yeux rivés sur le Kenya. Si l’enjeu principal reste le siège présidentiel, les postes des gouverneurs de province et des membres du parlement sont également sources de convoitises. Candidats principaux à la présidence, Uhuru Kenyatta – actuel président – et Raila Odinga, du parti d’opposition et qui s’était déjà présenté aux deux dernières élections.

Les femmes fuient la capitale

Il y a dix ans, en 2007, les violences post-électorales de 2007 ont été sanglantes : au moins 1133 morts, 600'000 déplacés et de nombreux cas de violences sexuelles. La commission d’enquête officielle a déclaré, dans son rapport final, qu’on dénombrait de nombreux membres des forces de sécurité parmi les responsables des crimes commis et que les cibles privilégiées des violences vivaient dans des zones à bas revenu, soit les bidonvilles de la capitale. Ce sont par ailleurs les zones où PBI accompagne de nombreux défenseurs des droits humains. À l’heure actuelle, ces mêmes bidonvilles se vident de leurs habitants. Ces derniers jours, de nombreuses femmes accompagnées de leurs enfants ont pris d’assaut les bus pour retourner dans leurs régions d’origine, où les risques de violence seront moindres. Or, ces femmes sont enregistrées comme votant à Nairobi et leur exil momentané les empêchera donc de participer aux élections.

Comment garantir des élections justes ?

Pour garantir la bonne tenue des élections et éviter les fraudes, plusieurs garde-fous ont été mis en place, principalement la création d’une Commission électorale indépendante. Elle a promis au peuple kenyan des élections libres et justes et elle a la charge du système électronique de vote et d’identification des votants, qui devrait permettre d’éviter un maximum de fraudes. Toutefois, fin juillet, l’un de ses membres, principal expert de cette technologie électorale, a été retrouvé mort et portant des traces de torture. Cela a renforcé les inquiétudes nationales et internationales quant aux possibles violences. A la veille de cette journée cruciale, les Kenyans retiennent leur souffle en espérant que la violence n’explose pas …