Depuis plusieurs mois, le Guatemala est en proie à une crise politique et institutionnelle qui a précipité le pays dans une escalade de violences qui ne semble pas s’arrêter.
Depuis quelques mois, la situation sécuritaire des activistes des droits humains du Guatemala ne cesse de se détériorer. Alors que certains personnages politiques ont été accusés d’être mêlés à des affaires de corruption, le pays a plongé dans une profonde crise politique et l’instabilité règne. À cela s’ajoutent les discussions en cours au sein du congrès guatémaltèque à propos de quatorze projets de lois dont certains visent notamment à accorder l’amnistie aux crimes commis lors du conflit armé, ou à restreindre les droits des ONG. Dans ce climat d’instabilité et d’incertitudes, les personnes s’étant engagées ouvertement dans la lutte contre la corruption et l’impunité, telles que l’ancienne Procureure Générale et Cheffe du Ministère Public Thelma Aldana ou Iván Velásquez, chef de la Commission Internationale contre l’Impunité au Guatemala (CICIG), ont été la cible de menaces répétées. Dernièrement, le gouvernement guatémaltèque a même exigé que l’ambassade de la Suède, l’un des principaux bailleurs de fonds de la CICIG, retire son ambassadeur Anders Kompass de son territoire, l’accusant d’ingérence étrangère.
Les défenseuses et défenseurs de l’environnement et des droits territoriaux pris pour cible
Entre mai et juin 2018, sept activistes engagés dans la défense de la terre et du territoire ont été assassinés au Guatemala. Quatre étaient membres du Comité de Développement Paysan (CODECA) et trois du Comité Paysan du Haut Plateau (CCDA). Outre ces assassinats, les défenseurs et défenseuses des droits humains sont constamment victimes de menaces, d’arrestations arbitraires et d’intimidations directes. Dans certains cas, même leurs proches ont été pris pour cibles. Les membres des organisations accompagnées par PBI ne sont pas en reste. Ainsi, PBI a également observé une inquiétante augmentation des incidents de sécurité dirigés contre les membres de la Centrale Paysanne Ch’orti’ Nuevo Día (CCCND), la Résistance Pacifique de Cahabón et l’Union des Organisations Paysannes des Verapaz (UVOC). Des agressions, des intimidations, des menaces de mort, des cas de criminalisation ainsi que la présence de tueurs à gage dans les communautés des activistes ont notamment été rapportés.
Appel à la communauté internationale
PBI Guatemala appelle la communauté internationale à s’engager pour la protection des défenseuses et défenseurs des droits humains au Guatemala, notamment en assistant aux procès des activistes criminalisés et en exigeant au gouvernement guatémaltèque qu’il mène des enquêtes impartiales afin de traduire en justice les responsables des assassinats, attaques, intimidations.