Lors de son speaking tour, Marcelina Barranco, la représentante de l’organisation Frente de Pueblos en Defensa de la Tierra y el Agua (FPDTA-MPT) a témoigné des graves répercussions des mégaprojets transnationaux sur les communautés autochtones et rurales du centre du Mexique. Cette problématique a suscité un grand intérêt et des réactions de solidarité.
Du 23 au 25 novembre, la défenseuse mexicaine de l'environnement et des droits de humains Marcelina Barranco était en speaking tour à Zurich, Berne et Genève, sur invitation de PBI Suisse. Elle représentait le FPDTA-MPT, une organisation communautaire qui s'engage depuis 2010 contre les mégaprojets dans les régions de Morelos, Puebla et Tlaxcala. Les membres particulièrement exposé·e·s du FPDTA-MPT sont régulièrement menacé·e·s, criminalisé·e·s et attaqué·e·s; c'est pourquoi Marcelina espérait de sa visite en Suisse non seulement une plus grande visibilité, mais aussi une meilleure protection pour ses camarades du FPDTA-MPT.
Des effets dévastateurs sur l'environnement
Après son arrivée mercredi soir, Marcelina Barranco était attendue par un public intéressé et un délicieux souper suivi d'une discussion à l'Infoladen Kasama à Zurich. Le récit de la militante sur l'engagement quotidien de son organisation et la grande injustice a suscité la consternation des personnes présentes. Elle a expliqué les effets dévastateurs sur l'environnement causés par les activités sur place de groupes comme Bonafont, Elecnor, Enagás, VW et Audi. Les communautés subissent notamment une pénurie d'eau, et ont vu apparaître un inquiétant trou géant (socavón) qui s'est formé dans le sol à Santa María Zacatepec, dans l'état de Puebla. Marcelina a également fait état de nombreuses attaques contre les communautés qui défendent leurs terres. Le 17 octobre dernier, l'avocat Juan Carlos Flores Solís du FPDTA a ainsi été victime d'un attentat.
Requêtes auprès des autorités suisses
Jeudi, PBI a accompagné Marcelina Barranco au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), où elle a également décrit la situation des défenseurs·euses des droits environnementaux de sa région. Lors de l'entretien avec une représentante de la Division Paix et droits de l'homme, Marcelina a pu formuler des demandes concrètes, telles qu'une visite de l'ambassade suisse dans les régions concernées par les mégaprojets et un suivi de la situation sécuritaire de Juan Carlos Flores.
Marcelina Barranco à la Semaine des droits humains à Genève
Enfin, Marcelina Barranco s'est rendue à Genève, où elle a rencontré des représentant·e·s des ONG International Service for Human Rights (ISHR) et Race & Equality pour un échange. Vendredi, lors d'une rencontre avec des représentant·e·s du Haut Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU, elle a également pu faire part de son expérience et discuter des possibilités de procédures spéciales pour faire pression sur le gouvernement mexicain. Finalement, Marcelina était invitée à l'Université de Genève à l'occasion de la Semaine des droits humains de l'Université, où elle a donné une conférence devant 35 étudiant·e·s intéressé·e·s, avant de se rendre à Madrid dans la soirée.