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Nicaragua avant les élections: la répression s’intensifie

Nicaragua avant les élections: la répression s’intensifie

Les violations des droits humains commises au Nicaragua ont été dénoncées lors de l'ouverture de la 48è session du Conseil des droits de l'homme. À deux mois des élections, les répressions contre les communautés autochtones et les organisations de la société civile s’intensifient. Ces violations des droits humains ont poussé la communauté internationale à réagir et à imposer des sanctions contre le président et des proches du gouvernement.

À l’aube des élections du 7 novembre prochain au Nicaragua, la situation des droits humains est alarmante. La situation des populations autochtones est particulièrement à risque. En 2020, déjà, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme faisait part de ses inquiétudes au sujet des crimes commis contre les communautés autochtones au Nicaragua. La situation de ces communautés est encore plus critique depuis août 2021 où le massacre des communautés Miskito et Mayangna a fait au moins 18 morts dans la réserve naturelle de Bosawás. Depuis plusieurs années, déjà, les habitant·e·s de cette réserve sont la cible de plusieurs attaques et d’un manque de protection de leurs droits.

Les violations des droits humains commises par le gouvernement ont aussi pour cible l’opposition. La société civile est de plus en plus réprimée, notamment pour avoir critiqué la gestion de la pandémie. L'Assemblée nationale a, en effet, suspendu le statut légal de 39 organisations non-gouvernementales nationales. Les organisations non-gouvernementales internationales ont aussi dû mettre fin à leur travail après s’être vu retirer leur permis de travail. Les organisations interdites sur base légale sont de plus en plus nombreuses, portant à 55 le total d'organisations réprimées depuis 2018.

Depuis les manifestations de 2018, plusieurs milliers de nicaraguayens ont du fuir le pays. Ces derniers mois, les répressions ont notamment entraîné une hausse des demandes d'asiles au Costa Rica. Ces départs sont aussi préoccupants sachant qu’il existe de nombreuses violations des droits humains lors de l'exil.

Les réactions de la communauté internationale

La détérioration de la situation des droits humains à la suite des répressions menées par le gouvernement d’Ortega-Murillo a conduit la communauté internationale à réagir. Les États-Unis et l’Union européenne ont appliqué des sanctions à l’égard du président Ortega-Murillo et d’autres individus proches du gouvernement. Le Canada et la Suisse ont également adopté des sanctions.

La situation du Nicaragua au Conseil des droits de l'homme

La Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a présenté une actualisation de la situation préoccupante au Nicaragua lors de l'ouverture du Conseil des droits de l'homme. Elle y a dénoncé les détentions politiques, les meurtres commis contre les peuples autochtones, ainsi que les répressions envers les organisations de la société civile et l'opposition au parti en place. > voir la vidéo (01:27:00).

Aujourd’hui, avec 15 autres organisations de la société civile, PBI a également co-présenté une déclaration - lue par Amaru Ruís, président de la Fundación del Río - au Conseil des droits de l'homme afin de dénoncer la situation préoccupante des droits humains au Nicaragua, notamment ceux des communautés autochtones. > voir la vidéo

Une déclaration conjointe de 50 pays, dont la Suisse, a soulevé la situation préoccupante au Nicaragua et demandé au gouvernement de libérer les prisonniers politiques et mettre fin à la répression. Cette déclaration fait appel au gouvernement nicaraguayen pour mettre fin aux violations des droits humains. La Suisse a aussi, dans sa déclaration du 14 septembre, appelé le pays à respecter les droits humains et la tenue d'élections libres au Nicaragua.

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