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Nuria Frey : „La solidarité est plus nécessaire que jamais“

Nuria Frey : „La solidarité est plus nécessaire que jamais“

Le 10 décembre prochain Nuria Frey s’envolera en tant que volontaire PBI vers le Honduras. Afin d’informer ses amis et ses proches sur son futur engagement, elle a organisé une fête de départ. De mon côté, comme j’effectue actuellement un stage pour PBI Suisse, j’étais aussi présente et j’ai pu suivre avec intérêt les différentes présentations sur le travail des volontaires de PBI, le projet au Honduras et les raisons qui poussèrent Nuria Frey à s’engager pour la protection des activistes des droits humains au Honduras.

Une quarantaine de personnes sont assises dans la salle de la Villa Stucki à Berne -  amis, famille et personnes intéressées par le sujet – écoutent Nuria qui leur raconte son futur travail avec PBI au Honduras. Après une courte introduction faite par Katia Aeby, responsable des volontaires à PBI Suisse, Nuria présente quelques données clés sur le Honduras et sur le projet dans lequel elle sera impliquée. Elle aborde les tensions politiques comme les guerres civiles dans les pays voisins, qui même si elles ne se sont pas propagées au Honduras, impliquent la circulation de nombreuses armes et explique aussi le putsch militaire survenu en 2009 et qui a produit une aggravation des conditions des activistes des droits humains. Enfin, elle parle des mégaprojets qui privent les petits paysans de leurs terres, de l’instauration de zones économiques spéciales qui permettent aux Etats étrangers de s’établir dans le pays ainsi que des nombreux problèmes environnementaux que cela crée. Bien sûr, le Honduras n’a pas que des faces sombres : la biodiversité du pays est très riche, on y trouve par exemple le deuxième plus grand récif corallien au monde.

S’engager pour la justice sociale

Qu’est-ce qui a motivé Nuria à s’engager un an au Honduras pour la protection des défenseurs des droits humains ? Pour elle, « la question de justice sociale est devenue centrale très rapidement ». Etant petite, elle assista au renvoi de l’un de ses camarades de classe dans son pays d’origine. Elle se demanda alors pourquoi ce genre de chose pouvait se passer et pourquoi tout le monde n’avait pas les mêmes chances et droits.

Aujourd’hui, elle est « fermement convaincue que la solidarité est plus que jamais nécessaire ». Toutefois, ce n’est pas seulement l’envie d’aider et de manifester sa solidarité envers d’autres personnes qui la motive : elle trouve aussi que « le domaine des droits humains est passionnant et diversifié ».

Est-ce que le travail est dangereux ?

Après la projection de l’impressionnant film documentaire de PBI intitulé Tierra del Maís, l’ancienne volontaire Valérie Elsig parle de travail quotidien de l’équipe PBI sur place, de la vie en communauté parmi des volontaires de diverses nationalités et l’impossibilité de séparer travail et temps libre. Cela permet au public présent de se faire une image précise du travail qui attend Nuria dans les prochains mois. Une des personnes dans le public demande si le travail n’est pas dangereux. Quelques rires isolés sont suivis d’un court silence. Oui, le travail des volontaires de PBI comporte un risque, mais une grande attention est portée sur la sécurité. Chaque situation est soigneusement analysée et les risques liés aux accompagnement minutieusement clarifiés. En outre, PBI travailler avec les autorités locales et les tient informées de son approche.

Ecoute, empathie et ouverture

Lors de l’apéro qui a suivi, beaucoup d’entre nous souhaitions encore discuter personnellement avec Nuria. Je tenais aussi lui poser une petite question : « quelles qualités et compétences doit-on apporter comme volontaire PBI, pour être capable de soutenir les défenseurs des droits humains ? ». Et Nuria de me répondre qu’il faut être capable d’écouter. « On doit faire preuve d’empathie, pouvoir comprendre des situations complexes, être ouvert à d’autres cultures et à d’autres personnes tout en sachant leur parler dans leur langue ». Elle parvient finalement au buffet (ou plutôt à la prochaine personne, ami ou parent, qui souhaite encore lui parler).

Avant le départ

La question de la justice sociale et de l'égalité des chances me préoccupe depuis que je suis petite. C'est ce qui m'a poussé à m'engager avec Peace Brigades International au Honduras, afin de protéger les Hommes qui se battent pour leurs droits fondamentaux là-bas. C'est avec plaisir mais aussi respect que j'attend impatiemment de rencontrer et d'accompagner les courageux défenseurs des droits humains au nom de PBI. J'espère que notre engagement au Honduras apportera une petite contribution en faveur de la paix et de la justice.

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