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Retour sur le Conseil des droits de l'homme

Retour sur le Conseil des droits de l'homme

Du 29 février au 24 mars 2016, s’est tenu à Genève la trente et unième session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Son objectif : aborder les situations de violations des droits humains et articuler des recommandations à leur encontre. A son terme, une résolution pour la protection des défenseurs des droits économiques, sociaux et culturels a été acceptée. PBI s'est exprimé sur la situation des DDH en Colombie et soutient activement la nouvelle résolution.

Divers rapports présentés lors de cette session ont été très intéressants pour le travail de PBI. Le rapport sur la situation des défenseuses et défenseurs des droits humains (DDH), réalisé par le Rapporteur Spécial sur la situation des DDH – Michel Forst, en fut un. La description des risques encourus par les défenseurs de droits économiques, sociaux et culturels, tels que les défenseurs du territoire et de l’environnement, a eu un écho d’autant plus grand avec l’assassinat de la DDH Berta Cáceres dans la nuit du 2 au 3 mars. Le rapporteur lui a rendu hommage et s’est dit plus que préoccupé par l’intégrité physique des DDH travaillant au Honduras. Il décrit une situation de menaces, d’intimidations, de harcèlements, et d’agressions physiques, dont les DDH sont victimes.

Augmentation des risques pour les défenseurs en Colombie

La Colombie est un autre exemple de contexte risqué pour les DDH, en particulier ceux qui se mobilisent pour la paix, réclament leur terre ou se battent pour la préservation de l’environnement. A travers son rapport, Le Haut-commissaire des Nations Unies - Zeid Ra'ad Al Hussein - pour les droits de l’homme a exprimé son inquiétude quant à l’augmentation des agressions à l’encontre des DDH : 63 assassinats en 2015, un chiffre qui dépasse la moyenne des homicides des vingt dernières années. Il a rappelé la nécessité de lutter contre l’impunité, pour combattre et prévenir les violations des droits des DDH. La Suisse s’est dite préoccupée par le nombre élevé de meurtres de DDH et a rappelé que la protection des personnes qui s’engagent pour la restitution des terres et pour le processus de paix doit être primordiale. La déclaration de PBI lors de cette session a également mis en lumière le manque de garanties pour le travail de défense des droits humains en Colombie, en rappelant que parallèlement aux négociations de paix menées à la Havane, les agressions contre les DDH n’avaient cessé d’augmenter, et que les groupes paramilitaires étaient responsables de 66% de ces attaques. Le cas récent de l’assassinat du DDH William Castillo, qui travaillait avec l’ONG Asociación de Hermandades Agroecológicas y Mineras del Guamocó et qui dénonçait la présence paramilitaire, les disparitions et les déplacements forcés causés par ces groupes depuis 2016, en est une illustration.

Résolution sur la protection des défenseurs de droits économiques, sociaux et culturels

Au terme du Conseil des droits de l’homme, et après plus de trois heures de négociations, six réunions de négociation informelles et de nombreuses réunions bilatérales, la résolution concernant les DDH travaillant pour la défense et la promotion des droits économiques, sociaux et culturels proposée par la Norvège a été adoptée par un vote, avec 33 votes en faveur, 6 contre et 8 abstentions. Elle était soutenue par plus de 60 Etats, dont la Suisse et plus de 180 ONG, dont PBI. La résolution affirme la légitimité et le rôle essentiel des DDH, dans la promotion et la protection des droits économiques, sociaux et culturels. Elle condamne les attaques commanditées à leur encontre par les gouvernements et les entreprises, mais sert également de guide pour les gouvernements et les entreprises, afin de rappeler leurs obligations et les bonnes pratiques à adopter pour garantir la protection des DDH. C’est un outil bien nécessaire dans le contexte actuel et dont il faudra suivre de près la mise en œuvre dans les mois et années à venir.

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