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Suisse / Mexique : Regards croisés sur la migration

Suisse / Mexique : Regards croisés sur la migration

La conférence de Lausanne a eu la particularité de mettre en parallèle, ce 19 octobre 2015, deux structures en lien avec la problématique migratoire dans deux régions différentes du monde : l’organisation mexicaine Casa del Migrante pour l’Amérique latine et l’association Lausannoise Appartenances pour l’Europe.

« Le parcours migratoire est un voyage qui recèle d’énormes problèmes », lance dès l’entame de la conférence, Philippe Conne, psychothérapeute à Appartenances. « Nous travaillons avec des personnes victimes de tortures durant leur voyage. » Parlant de torture, l’activiste mexicain Juan José Villagómez en sait quelque chose. Dans son pays, « les gangs du crime organisé prennent en otage les migrants en échange de rançons que doivent payer leurs proches souvent aux Etats-Unis. Beaucoup sont torturés, puis tués ». Face à la mobilisation des défenseurs des droits humains pour retrouver les personnes disparues, « les gangs découpent désormais les corps et les donne en petits morceaux aux poissons », enchaîne l’activiste, provoquant un froid au sein du public.

La solution ni dans les murs, ni dans les déportations

Au Mexique, la Casa del Migrante accompagne les migrants dans leur drame durant le voyage migratoire. En Suisse, Appartenances, elle, offre un soutien psychosocial et une prise en charge psychothérapeutique aux personnes migrantes qui, malgré les vicissitudes, ont pu aller au bout de leur voyage et atteindre le sol helvétique. « On essaie de les guérir de ce qu’ils ont traversé durant leur voyage, de leur offrir une sécurité », explique Maria Rio Benito, psychiatre psychothérapeute à Appartenances.

Que ce soit en Amérique latine ou en Europe, les intervenants ont été unanimes sur un aspect : la détermination des migrants à franchir vaille que vaille les murs érigés pour leur barrer la route. « Migrer, c’est comme un jeu pile ou face. En toute connaissance des risques, on tente, soit ça passe, soit ça casse et on recommence », raconte Juan José Villagómez qui cite le témoignage d’un migrant. Mais comment résoudre cette crise migratoire ? « Les migrants avaient l’espoir que les grandes démocraties pouvaient être plus humaines dans la gestion de la crise migratoire, mais ils ont très vite déchanté », déclare Juan José Villagómez. Et de conclure : « Aujourd’hui, les migrants attendent de voir ce que les européens vont faire en tant que peuples et non les gouvernements ».

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