Le 7 août 2022, Gustavo Petro a prêté serment dans la capitale, Bogotá. Le programme de réforme du nouveau gouvernement prévoit notamment des négociations de paix avec toutes les parties au conflit, afin de trouver une fin durable au conflit armé.
Avec Gustavo Petro, 62 ans, successeur d'Iván Duque, et la nouvelle vice-présidente Francia Márquez, c'est la première fois qu'un gouvernement de gauche arrive au pouvoir en Colombie.
En 2021, la Colombie a connu de nombreux troubles sociaux provoqués par l'augmentation des impôts, la corruption et la défaillance du système de santé, aggravée par la pandémie de Covid-19. Dans ce contexte, Petro et la coalition Pacto Histórico por Colombia ont promis un changement radical du système et le lancement d'une « nouvelle Colombie ». Parmi les propositions du nouveau gouvernement de gauche figurent des réformes fiscales, des réformes du travail et des retraites, l'égalité des genres et la promotion d'un approvisionnement énergétique plus respectueux de l'environnement. Avec cette promesse, Petro suit les demandes formulées depuis des décennies par les défenseurs·euses des droits humains pour une réforme agraire, des mécanismes de protection pour la défense des droits humains et des plans d'urgence pour lutter contre la faim.
La promesse de la «paix totale»
L'agenda ambitieux de réformes du nouveau chef d'État comprend également la promesse de «Paz Total», c'est-à-dire de «Paix totale». L'ancien guérillero prévoit de mener des négociations de paix avec toutes les parties au conflit afin de trouver une fin durable au conflit armé. Dans ce contexte, il prévoit également des réformes de la police et l'abandon des réponses militaires aux activités illégales, qui mettent encore plus en danger les communautés. Le ministre de la Défense nouvellement nommé, Ivan Velásquez Gómez, qui a précédemment travaillé comme enquêteur anticorruption de l'ONU au Guatemala et comme juge adjoint à la Cour suprême de Colombie, jouera un rôle central dans ce processus. Ivan Velásquez veut lutter contre les accusations de corruption et de violence de la part des forces de sécurité et protéger ceux qui s'engagent pour la paix et la justice.
Un espoir pour les défenseurs·euses des droits humains?
La Colombie est actuellement l'un des pays les plus dangereux au monde pour les personnes défenseuses des droits humains. Rien qu'entre le 1er janvier et le 30 juin de cette année, le Haut Commissariat des Nations unies en Colombie a enregistré plus de 114 assassinats de défenseurs·euses, dont 22 qui ont été vérifiés jusqu'à présent. L'avenir dira si les réformes promises seront effectivement mises en place et si la situation des personnes œuvrant à défendre les droits humains pourra s'améliorer. PBI observe le changement de gouvernement sur place et continuera à être présent pour soutenir les défenseurs·euses menacé·e·s.
Plus d'informations:
- Source de l'article : “A new government for Colombia”, PBI UK, 05.08.2022
- Source de la photo de titre : REUTERS/Luisa Gonzalez
- PBI Colombie (site web)